Illbleed

Illbleed fut annoncé depuis un bon moment sur Dreamcast et a été programmé par Climax, les auteurs de Blue Stinger, Super Runabout et Climax Landers. Climax, pour ceux qui ne le savent pas, est l'inventeur du concept de Shining Force, de Landstalker, de Shining in the Darkness et Dark Savior sur Saturn. En fait, sur Dreamcast leurs jeux n'eurent pas forcément le succès escomptés. Je connais bon nombre de gens qui prétendent que les trois titres Dreamcast cités sont nuls. Autant vous le dire je suis un fan de Climax et leurs jeux sont excellents à condition de s'y mettre un peu.

Curieusement après l'avoir programmé Climax a revendu la licence du jeu à Crazy Games, l'éditeur. Peu importe c'est quand même un Climax et je m'en vais vous le démontrer. Quelle que soit votre opinion sur cet éditeur il se démarque de tous les autres en produisant des jeux originaux ou d'une technique très avancée. Cette fois ci, il a opté pour l'originalité sans décliner la qualité de réalisation. Illbleed est tout à fait le genre de jeu qu'on peut faire avec une Dreamcast sans pour autant utiliser les trippes de la console comme le fait Shenmue. La présentation est comme à l'accoutumée sur Dreamcast une cinématique réalisée de la même façon que le jeu. Cette technique découverte par Climax dans Blue Stinger a fait d'ailleurs bien des émules. Au point que la synthèse ou le dessin animé sont carrément bannis de la Dreamcast à de rares exceptions près. Les cinématiques sont donc très bonnes mais je regrette que les lèvres des personnages ne bougent pas (cf anime jap). Pour un des derniers jeux de le Dreamcast c'est dommage.
Graphiquement parlant, le jeu est étonnant. Le design des personnages est typique de Climax, surtout Eriko dans le manuel, et le jeu propose une aire de jeu gigantesque et variée. Vous visiterez 6 cinémas qui vont de la ville désolée au monde des enfers en passant par la maison hantée. Les effets de lumières sont tout droit sortis de Carrier, autre jeu de la Dreamcast, remis au goût du jour. Bien sûr, le jeu reprend quelques phases de Blue Stinger comme le supermarché très coloré et les couloirs interminables. J'ai apprécié l'apparition d'un des héros de Blue Stinger (Dogs) au cours du jeu. Au niveau des énigmes elles sont variées et offrent des situations intéressantes, les stages sont dotés d'un scénario et parfois d'une quête à accomplir, avec des boss magnifiques et originaux.
L'animation est sans conteste le point fort du jeu. Climax a utilisé du 60 images par seconde mais surtout, il a veillé à ce que l'animation des personnages ne soit pas ridicule comme dans Carrier ou Death Crimson 2. De même ils n'ont pas repris les gros sprites de Soul Fighter comme les programmeurs l'ont fait dans Carrier. Les quatre vues sont toutes incroyables. La vue "Auto follow 1" montre le personnage de dos, tandis que la vue "Semi auto follow 1" rappellera aux fans de la Dreamcast de la première heure Blue Stinger. Les deux autres vues se rapprochent de celles de Tomb Raider et de Resident Evil respectivement. Jamais le jeu ne montre des signes de faiblesse même si parfois on a l'impression que la console donne plus que son potentiel.
Les musiques sont grandioses comme dans la plupart des jeux Climax. C'est un peu facile de dire cela alors pour vous faire une idée, les musiques de Illbleed sont tellement excellentes qu'on ne se lasse pas de les écouter. C'est comme au bon vieux temps des jeux Mega Cd et Nec CD. Il est vrai que la qualité des musiques a sévèrement chutée depuis les consoles 32 bits mais ici c'est à la meilleure bande son de la Dreamcast que vous aurez à faire. Les voix sont en anglais et ce n'est pas un luxe. Avec l'import minable dont fait preuve l'Europe, ça ne m'étonnerait pas que la version américaine n'arrive pas chez nous. En plus les dialogues sont terribles et il aurait été dommage de les manquer. La maniabilité est basée sur le joystick analogique. En revanche les actions à réaliser étant complètement novatrices, elle apparaitra peu évidente au début. Et c'est aussi comme ça que bon nombre de personnes qui n'aiment pas se mettre à fond dans un jeu passeront aussi à côté d'une merveille en faisant des remarques du genre "Resident Evil au moins c'est clair". Ces derniers auront raison mais quelques minutes de jeu suffiront pour assimiler les commandes du jeu.
Au final, Illbleed est un excellent jeu. Son ambiance genre "Chair de Poule" de R.L STINE ou "les contes de la crypte" est superbe, la réalisation est un mélange de tous les meilleurs jeux du genre avec la pincée habituelle de Climax et l'histoire est pour une fois un minimum travaillée avec de nombreuses surprises et des rebondissements inattendus. En plus si vous souhaitez avoir vraiment peur, ou si il y a longtemps que vous n'avez pas bu un bon bol de sang Illbleed est fait pour vous.
> Data <

Test écrit par Advanced Knight (http://www.dimensions-sega.fr.st) en février 2003,précédemment publié sur Dream-Storming.com (2004 - 2008)